• Présidentielles 2022

    Ascenseur abolitionniste (2ème tour) : l'extrême-droite en dessous de tout

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    La campagne pour les élections présidentielles nous a permis d’interpeller les candidat.e.s sur la lutte contre le système prostitutionnel (consulter nos décryptages ci-dessous).

     

    Nous n’avions pas souhaité inclure à notre démarche les représentant.e.s de l'extrême-droite qui ont toujours eu des positions incompatibles avec nos valeurs humanistes et républicaines, à rebours du projet de société abolitionniste et féministe que nous portons.

     

    A la veille du second tour, nous rappelons que l’élection de Marine le Pen constituerait un grave danger pour les droits des femmes. Le féministomètre d’Osez le Féminisme !, la plaçant au même niveau qu’E.Zemmour, qualifie son projet de misogyne.

     

    En tant que députée, Marine le Pen s’est systématiquement opposée à toutes les lois en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes. Comme candidate, ses propositions servent un argumentaire stigmatisant et s’inscrivent dans la droite ligne des mouvements ultra-conservateurs, s’opposant par exemple à toute éducation à l'égalité et à la sexualité.

     

    Bien que son programme ne contienne aucune proposition concernant la prostitution, au moins deux éléments au moins doivent alerter :

     

    1- L’accompagnement des femmes étrangères victimes de traite et de prostitution sera menacé.

    Marine le Pen ne s’est jamais préoccupée du sort des victimes du système prostitueur bien au contraire : dans une interview de 2013, elle déclarait vouloir les « renvoyer dans leur pays d’origine ». Les parcours de sortie de la prostitution, qui offrent un accompagnement et l’octroi de droits spécifiques tels qu’une autorisation provisoire de séjour pour les victimes étrangères, seraient directement remis en cause par son programme brutal qui mettrait encore plus en danger des personnes déjà vulnérables.

     

    2- La loi d’avril 2016 serait toute entière mise en danger.

    L'extrême-droite a toujours et sans ambiguïté pris le parti des acheteurs de sexe, les “clients” prostitueurs. Marine le Pen considère la pénalisation des clients comme une « stupidité » et qualifie la prostitution de « plus vieux métier du monde ». La mise à disposition du corps des femmes au profit des hommes relève en effet d’une longue tradition patriarcale… à laquelle l’extrême-droite ne s’attaquera pas.

     

    Le second tour du 24 avril opposera donc un candidat, Emmanuel Macron, dont nous attendons qu’il fasse beaucoup plus pour une application ambitieuse de la loi, à une candidate dont l'élection signifierait la remise en cause totale de notre législation.

     

    Elle se trouve très loin derrière tou.te.s les candidat.e.s de la gauche à la droite républicaine… tout en bas, au sous-sol de notre ascenseur abolitionniste !

     

     

     

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    Les candidat·es et le système prostitueur : l’ascenseur abolitionniste au 24 mars

     

     

    Après notre décryptage candidat.e par candidat.e, les voici dans notre ascenseur abolitionniste pour comparer leur niveau d'ambition en matière de lutte contre le système prostitutionnel.

     

    Comme son nom l’indique, l’ascenseur n’est pas figé et peut évoluer au fil des éléments que nous recevrons ! Il ne tient qu’aux candidat·es d’arriver au sommet !

     

    Tout en haut, nos pouces verts. Fabien Roussel, Anne Hidalgo et, un tout petit peu en dessous, Jean-Luc Mélenchon. Nous connaissons leur engagement respectif en faveur de l’abolition. Ils et elle l’ont réaffirmé au cours de cette campagne.

     

    Mention spéciale à Fabien Roussel, le premier à nous avoir répondu, avec des éléments précis pour l’ensemble de nos questions. Il s’est engagé publiquement à plusieurs reprises en faveur de l’abolition et de la lutte contre la marchandisation des corps. Anne Hidalgo s’est aussi prononcée pour une mise en œuvre plus ambitieuse de la loi de 2016 et a également répondu favorablement sur tous les points de notre questionnaire, tandis que Jean-Luc Mélenchon nous a adressé des réponses parfois imprécises mais qui s’inscrivent sans aucun doute dans une perspective abolitionniste.

     

    Un peu plus bas, on trouve Emmanuel Macron.. Nous nous référons aux propos de sa responsable de la thématique égalité femmes-hommes, qui a réaffirmé très clairement la position abolitionniste du candidat et soutenu la loi de 2016. Nous manquons d’éléments plus précis sur ses intentions quand à une accélération de sa mise en oeuvre et attendons ses réponses au questionnaire.

     

    Vient ensuite Valérie Pécresse qui s’est dite contre la marchandisation du corps des femmes et pour la pénalisation des clients. Mais elle n’a pas formulé de propositions sur le sujet et n’a pas répondu à notre questionnaire.

     

    En bas de l’ascenseur :

     

    Yannick Jadot : après qu’il soit revenu sur ses propos demandant l’abrogation pure et simple de la loi, nous avons eu l’occasion de présenter nos revendications à son équipe de campagne. Il reste que ce candidat qui se dit féministe ne reconnait toujours pas le sysètme prostitueur dans son ensemble comme - une des pires - violences faites aux femmes, à rebours de la position de la France depuis 2011. La vigilance reste donc de mise.

     

    Philippe Poutou veut garantir un accompagnement adapté et des alternatives à la prostitution, qu'il reconnait comme une violence. Pourtant, il s'oppose au seul outil qui permet d'assécher efficacement les réseaux, qui pose un interdit sociétal clair sur l'achat d'actes sexuels et s'attaque à l'impunité des prostitueurs : la pénalisation des clients. Incompréhensible !